Le nouveau PDG de Renault poursuit là où Luca de Meo l'a laissé : « C'est toute la logique industrielle européenne qui est en cause »

François Provost, héritier de Luca de Meo au poste de PDG du Groupe Renault, partage la vision de son prédécesseur concernant les politiques européennes. En effet, il considère que sa stratégie est une erreur dès le départ.

Le nouveau PDG de Renault poursuit là où Luca de Meo l'a laissé : « C'est toute la logique industrielle européenne qui est en cause »
François Provost (gauche), avec son équipe lors de la présentation de la nouvelle Renault Clio

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Publié: 13/09/2025 16:00

Luca de Meo a toujours été très critique envers l'Union Européenne en ce qui concerne l'industrie automobile. Le dirigeant italien, qui a démissionné de son poste de PDG du Groupe Renault le mois dernier, estimait que l'Europe se précipitait en forçant la transition vers la voiture électrique, générant des problèmes supplémentaires en cours de route.

Maintenant, celui qui dirige le grand fabricant français est François Provost, qui a déjà annoncé qu'il miserait sur la continuité. Et, du moins en ce qui concerne son opinion sur les politiques européennes, c'est ce qu'il fait.

«En Espagne, le travail est assuré pour les années à venir»

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Le système européen est défaillant depuis ses fondements

Le nouveau PDG du Groupe Renault considère que le contrôle que l'Europe exerce sur l'industrie automobile échoue depuis les fondements et, comme l'a déjà signalé Luca de Meo à plusieurs reprises, cela génère des problèmes supplémentaires qui mettent les fabricants en danger.

«C'est toute la logique industrielle en Europe qui est en cause», commence à pointer Provost. «Nous avons un tsunami de réglementation, que ce soit pour la décarbonisation ou toute autre réglementation. À cause de cela, les prix des voitures sont très élevés pour les gens. En conséquence, nous avons une augmentation sans précédent de l'âge moyen du parc automobile en Europe».

Provost commence fort, soulignant les prix élevés des voitures — qu'elles soient électriques ou non — et affirmant que cela influence le vieillissement du parc automobile, qui en Espagne avoisine déjà les 15 ans en moyenne. Mais il ne s'arrête pas là.

«Pour cette raison, le marché européen est le seul au monde qui ne s'est pas remis après la pandémie», ajoute-t-il. «L'Europe a besoin d'une logique plus réaliste qui permette que le prix de la voiture soit abordable pour les citoyens européens».

Indirectement, Provost fait référence aux deux mesures phares de l'UE : la réglementation Euro 7 et l'interdiction de vendre des voitures neuves à moteur à combustion en 2035. Et il assure que, si l'Europe était plus réaliste, les prix des voitures baisseraient et, tant l'économie que l'environnement en bénéficieraient.

«Cela provoquerait une augmentation du PIB et nous accélérerions la décarbonisation. Il faut trouver une autre logique qui constitue un meilleur équilibre pour la décarbonisation, mais aussi pour la technologie et pour l'emploi», expose Provost.

Renault mise sur la baisse des prix

Déjà sur un plan plus local, Provost a anticipé les grandes lignes qui régiront le Groupe Renault à court, moyen et long terme. Le dirigeant français considère que «el succès de la stratégie Renaulution repose sur une forte ligne en Europe».

Et il ajoute que sa priorité «passe par le renouvellement d'une ligne de succès en Europe. Nous devons réduire le coût des voitures électriques pour rivaliser avec les fabricants chinois, mais aussi pour permettre aux Européens d'acheter des voitures électriques».

Une des clés de cet objectif est le coût des batteries, l'élément qui définit le plus le prix des voitures électriques. Provost avance que le Groupe Renault est «en ligne pour réduire de 40 % le coût des batteries».

La Renault 5 est l'un des modèles électriques les plus populaires de la marque.

«L'année prochaine, nous aurons une seconde batterie avec une chimie LFP (phosphate de fer lithium) dans chaque voiture existante de la stratégie Renaulution. Tout cela développé en moins de 18 mois, exactement comme nos concurrents chinois, ajoute-t-il.

Enfin, le nouveau PDG du Groupe Renault évalue brièvement la stratégie du fabricant français pour l'Espagne, un pays où il a toujours eu une forte présence, mais où l'incertitude s'est installée en raison de la transition vers la voiture électrique.

«En Espagne, le travail est assuré pour les années à venir. Mais la meilleure façon d'assurer le travail en Espagne, comme dans tout autre pays, est de continuer à travailler sur la compétitivité», conclut le dirigeant français.

Fuente: El Español

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